Dans le cadre du mois de mars dédié à la lutte pour les droits des femmes en République démocratique du Congo, le Barreau du Tanganyika a organisé trois journées d’activités pour exprimer sa volonté de participer à la promotion de la femme du Tanganyika et celle de Kalemie en particulier.
Le 25 mars 2021, les membres de la Commission « genre » du Barreau du Tanganyika se sont rendus, en compagnie de toutes les Avocates, à la prison centrale de Kalemie. Elles y ont offert des consultations gratuites aux femmes détenues et aux enfants mineurs en conflit avec la loi. Elles ont pu, de cette manière, prendre connaissance des griefs à leur charge et envisager les possibilités de les assister devant les instances judiciaires et pénitentiaires dans les meilleures garanties de leurs droits.
En dehors des consultations gratuites, les Avocates ont remis aux femmes et enfants mineurs qu’elles ont visités un lot des biens de première nécessité constitué de savons de ménage et de toilette, de riz, de haricot, de sucre et de sel. Par cet acte de solidarité, elles ont voulu lancé un cri d’alarme aux autorités en vue de l’amélioration des conditions de vie en milieu carcéral.
Le 30 mars 2021, les avocates ont organisé une conférence débat à l’attention des étudiantes des universités de la place, autour du thème principal : « le leadership féminin d’excellence, société égalitaire et numérique à l’ère de la Covid-19 ».
Parmi les intervenantes, se trouvait Madame Marcelline Comland, responsable du service de l’information publique de la MONUSCO-Kalemie. Cette oratrice a échangé avec les participantes à la conférence sur la carrière d’une femme au sein de l’Organisation des Nations Unies. Elle les a encouragées à élargir leurs connaissances à travers différentes formations professionnelles afin d’acquérir une expérience qui les rendra de plus en plus compétitives.
Deux autres femmes sont intervenues au cours de la conférence. Maître Thérèse MADILU a abordé avec les étudiantes la question des violences sexuelles dans les milieux universitaires. Dans son exposé, l’Avocate a demandé à ces jeunes femmes attentionnées de se concentrer sur leurs études et de dénoncer toute tentative ou acte de violence sexuelle dont elles pourraient être victimes.
Quant à Maître Régine MARIAMU, développant sa réflexion sur la promotion des droits de la femme, elle a relevé la proportion insignifiante des femmes dans la communauté professionnelle. Suivant son analyse, cette faible représentativité se justifie par la non-prise en compte de la parité tant sur le plan national que local. Elle a invité les étudiantes à s’investir dans cette lutte pour que les droits soient respectés dans le secteur de l’emploi et des prises des décisions.
Pour clôturer leurs activités, les femmes Avocates ont organisé le 31 mars 2021, une journée de réflexion pour se remettre en cause dans l’exercice de leur profession parsemée d’embuches, souvent défavorables à leur genre.
De leurs échanges, elles ont reconnu être régulièrement victimes de certains préjugés, qui jouent même sur leur intégrité sociale et personnelle, situation qui les démotive et les empêche de mener à bien leur exercice professionnel.
Ces journées ont été un succès grâce à l’implication de tous les avocats du Barreau, conscients de la valeur et de l’apport de la femme, qu’elle soit avocate, mère, épouse, fille ou sœur.
publié le 01 avril 2021